Saint Malo & ses remparts

Bordée par la Manche et son capricieux caractère, Saint-Malo est une commune bretonne célèbre pour sa cité historique intra-muros entourée de remparts. C’est à l’intérieur de ces derniers, dans le centre névralgique de la vieille ville, que nous commençons notre visite. En franchissant l’une des huit grandes portes fortifiées on accède à un réseau de ruelles pavées qui ondulent et empruntent des trajectoires aléatoires. Au coeur des artères principales pullulent quelques grands noms de célèbres commerces qui se partagent le décor avec des petits marchands locaux qui mettent en avant le folklore breton. Nous nous attardons peu sur ces magasins et préférons nous enfoncer dans les rues moins fréquentées jusqu’à atteindre un petit escalier qui nous mènera au sommet des remparts.

Nous longeons alors ces derniers au rythme saccadé des pas des touristes venus en masse ce jour là pour jouir des rayons du soleil aoutien. Nous apercevons la langue d’une jetée au bout de laquelle se dresse le feu du môle qui marque l’entrée du port. Nous progressons notre chemin, cerclées par les eaux limpides de la Manche, qui viennent, avec la plus grande douceur, shampouiner la plage en contre bas des remparts. La silhouette caractéristique de la ville de Dinard se dessine à l’horizon et déroule toute son élégance de station balnéaire chic.

Le phare du Grand Jardin

Nous continuons notre balade en prenant soin de nous arrêter souvent pour profiter des magnifiques points de vue que nous offre la hauteur des remparts. Au loin, le galbe du Phare du Grand Jardin domine le bleu céruléen de la pleine mer sous les rondes majestueuses des mouettes. Malgré le calme de cette délicieuse journée, on devine aisément le chaos provoqué par la mer déchainée les jours de tempête. Les multiples pieux brise-lames implantés le long des digues sont les principaux témoins et victimes des assauts redoutables des marées. Ces troncs protègent la ville en brisant la propulsion des vagues, freinant ainsi leur puissance. Ils font aujourd’hui partis intégrale du paysage malouin et en constituent même son charme.

Saint Malo et sa piscine

Nous arrivons ensuite devant la plage de Bon Secours qui se démarque par une immense piscine d’eau de mer équipée d’un plongeoir. Construite dans les années 1930, pendant la période d’entre-deux-guerres, cette attraction insolite fait le bonheur des vacanciers et des malouins venus pour se détendre. Les parois murales piègent l’eau de mer, qui se renouvelle à chaque marée, et évitent aux gens de marcher longtemps pour se baigner à marée basse. Ici le savoir faire de la main de l’homme cohabite avec une nature intrépide qui a su reprendre petit à petit possession des lieux. Ainsi faune et flore marines peuplent le bassin, alors attention aux crabes et aux petites glissades fortuites sur les algues ! La tentation du plongeoir nous fait regretter de ne pas avoir pris nos maillots de bain !

Le fort du petit Bé

A droite de cette piscine naturelle se distingue deux îlots communément appelés le Fort du Petit Bé et le Grand Bé. Ces îles se transforment en presqu’îles à marée basse et sont ainsi accessibles à pieds (en prenant soin de vérifier les coefficient). Le fort du Petit Bé fut conçu par Vauban pour assurer la défense de Saint-Malo contre les anglais et les hollandais. Cette vieille sentinelle en pierre semble aujourd’hui prendre paisiblement sa retraite sous l’oeil contemplatif des plaisanciers et des touristes à terre.
L’île du Grand Bé est accessible (à marée basse si tu suis bien) par un petit chemin bétonné qui ondule vers ses hauteurs tel un serpent. Nous progressons alors sur cette rampe d’accès impatientes de découvrir ce que nous réserve cette visite. Au loin, j’observe les voiliers se laisser porter par les vents. Je les vois comme des frêles jouets en plastique soumis au comportement imprévisible de la nature.

Chateaubriand & Le grand Bé

Après quelques minutes de marche nous tombons sur la sépulture du célèbre écrivain François-René de Chateaubriand. En épitaphe il est écrit « Un grand écrivain français a voulu reposer ici pour n’y entendre que la mer et le vent passant respecte sa dernière volonté. ». Un silence, j’observe sa tombe se fondre dans le paysage, on dirait presque qu’elle veut s’élancer vers le large mais qu’elle est retenue par le sol. J’entends le vent siffler dans mes oreilles, je peux presque le voir tourbillonner et venir titiller la mer. J’entends les mouettes se chahuter. J’entends la nature. Je me dis que c’est un lieu parfait pour reposer en paix, un lieu où j’aimerais également me trouver lorsque je ne serai plus de ce monde. Nous continuons notre ascension vers le sommet de île pour bénéficier d’un splendide panorama sur Saint-Malo. Ici on voit parfaitement bien la ceinture des remparts envelopper la ville. Cette contemplation a des allures d’adieux, nous savons que nous devons regagner notre voiture car la route nous attend. Nous repartons de l’île les poumons refaits à neufs par l’air pur et iodé du grand large. Sur le bras de la presque île qui rejoint la plage, des petites vagues viennent faner sur nos pieds, signe que la marée est en train de monter.

Instant gourmand chez Sanchez pour une des meilleures glaces de la ville !

Adresse : 9 Rue de la Vieille Boucherie, 35400 Saint-Malo

Horaires : Tous les jours de 8h à 19h

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Article écrit par Aurélie