Journal de bord : San Francisco #3

Jour 3

Je suis réveillée depuis 4h30 du matin. Ce soir ça va encore piquer. Mon corps est chargé d’excitation. Le sommeil qui lui semblait si cher deux jours auparavant passe désormais en option. Hier soir on a lu que les routes de Yosemite avaient toutes réouvertes ! Cette nouvelle nous a comblé de joie. Ça devient réel, demain nous traverserons l’Amerique en direction de l’aventure… Je trépigne d’impatience.

Avant cela il nous reste une journée ici, à San Francisco, la ville sense8. C’est le surnom que je lui ai donné car le l’atmosphère de cette série est très présente ici. La ville est un berceau de diversités. Ici les différences nagent dans l’indifférence. Pas de regard déplacé, pas de remarque gênante, la ville est parfumée de tolérance.

Avant d’attaquer ce deuxième jour d’exploration il faut prendre des forces avec un bon petit dej ! Il faut également nourrir le cœur en allant prendre des nouvelles de mes parents et de mon petit chat Fluffy. C’est fou ce que cette petite boule de poils me manque !

19h30, nous voici de retour à l’hôtel tandis que mon visage a pris la couleur d’une écrevisse. Nos pieds ont parcouru environ 13km et monté 30 étages. Aujourd’hui encore on a dû subir les violentes bourrasques de vent. Ici il est vicieux, il frappe d’un coup et provoque des frissons électriques qui engourdissent les muscles.

10h30

Nous avons commencé par l’embarcadère de San Francisco. L’air marin pénètre mes narines tandis que le soleil scintille au dessus du Pacifique. Ensuite nous avons pris la direction du centre, vers Chinatown gardé par la célèbre Dragon’s gate. Beaucoup de touristes fourmillent, on y croise beaucoup de restaurants et de boutiques de souvenir. Ça vaut le coup d’y passer par pure curiosité.

Puis nous avons avons décidé d’aller voir Lombard street. Elle abrite la rue la plus sinueuse des USA. De nombreux touristes enchaînent les clichés devant ce lieu mythique de San Francisco. Je trouve ça bien de l’avoir vu mais je n’ai pas trop aimé le côté troupeau de touristes qui stagnent longtemps au milieu de la route pour prendre leurs photos. Heureusement que des officiers de la circulation sont présents pour fluidifier le trafic et discipliner les plus incongrus.

• 

• 

• 

• 

13h

On a cassé la croûte chez In and out burger, c’était top ! On s’est posées en terrasses au soleil, c’est l’idéal pour faire le plein en énergie ! C’est aussi un des rares moments où le soleil de San Francisco a bien voulu faire son job pour nous réchauffer.

Arrivée à Fisherman’s Wharf c’est Disneyland ! Elle est enfin là l’ambiance typiquement ouest américaine à base de grandes enseignes américaines, belles bécanes et d’odeurs de mal bouffe qui parfument l’air. On a fait un arrêt au musée de la mécanique. Ça m’a marqué, c’est un endroit incroyable, une parenthèse hors du temps. L’endroit renferme des anciens jeux d’arcade dans un immense hall. On peut même encore y jouer c’est génial. J’ai même inséré 25 cts dans une diseuse de bonnes aventures.

• 

• 

• 

• 

15h

On a pris la direction de Pier 39, cette jetée est connue pour accueillir des lions de mer. Ils sont venus là un jour et se sont installés offrant un spectacle vraiment impressionnant et saisissant. C’est clairement atypique de voir des otaries à l’état sauvage alors que même pas 50 mètres plus loin ça grouille de vie humaine et urbaine. Certains se prélassent au soleil, d’autres se battent pour une place. Il y en même qui s’adonnent à des grimaces et des poses particulières pour le plus grand bonheur des touristes.

• 

• 

16h

Allez assez traîné, direction les choses sérieuses… ALCATRAZ.

C’est avec impatience que j’attends cette visite. J’en rêve depuis longtemps de ce rocher mythique qui abritait l’une des prisons les plus sécurisées et les plus strictes des Etats-unis.

L’audio guide est transperçant et très immersif. A base de témoignages d’anciens gardiens et d’anciens prisonniers. Le son vous ramène en arrière, presque dans les conditions de l’époque. On entend l’orage s’abattre sur la prison. On imagine aisément à quel point l’hostilité du climat était un facteur de découragement pour toute tentative d’évasion. On entend aussi le clinquement des clés des gardiens, les portes qui s’ouvrent et se referment, les chahuts des prisonniers et parfois des bruits plus violents… Ces sons sont accompagnés d’une narration qui évoque l’histoire de la prison et les événements majeurs qui s’y sont passés comme les tentatives d’évasions.

• 

C’est incroyable, en observant les différentes cellules je sens que les lieux ont encore une âme, comme ci les prisonniers y avaient laissé une partie d’eux mêmes. Tout est intacte, comme ci le temps s’était arrêté. Je suis rentrée dans une cellule d’isolement. Quelle claque. C’est tellement froid et vide. Entre ces 4 murs il n’y a pas un soupçon d’humanité. Je continue ma visite l’estomac serré.

La prison me prend directement aux tripes, j’ai même un sentiment de claustrophobie qui s’empare de moi, Comme si l’île d’Alcatraz cherchait à m’aspirer et me retenir sur son rocher. L’audio guide stimule mon imagination. Je vois des gardiens faire leur ronde, des prisonniers derrières les barreaux. Je sens une odeur de puanteur, des âmes mauvaises…

• 

• 

• 

18h

On prend le bateau pour rejoindre les terres, j’ai le sentiment de regagner ma liberté. C’est une visite que je ne regrette absolument pas qui est allée au delà de ses promesses. La mauvaise nouvelle c’est que nous étions trop fatiguées pour se rendre à Fort Point pour jouir d’un magnifique point de vue sur le Golden Gate. Tant pis. J’ai nettoyé ma déception sous d’une douche brûlante à l’hôtel.

Demain c’est le grand jour, demain c’est la route, l’horizon, l’aventure, demain nous récupérons la voiture direction Yosemite.

To be continued…